Bonjour,Votre message soulève plusieurs interrogations : vous vous questionnez sur la nature de votre réaction lors de la découverte d'un début d'abus sur votre petit garçon par un adolescent de 16 ans, vous vous interrogez également sur le fait d'avoir gardé le silence vis à vis de votre fils durant toutes ces années et vous vous demandez si il est possible qu'il y ait eu d'autres sévices infligés à votre enfant.Nous comprenons votre état de choc face à la scène à laquelle vous avez été confrontée. Il s'agit d'une confrontation d'une extrême violence. Concernant votre réaction au moment des faits, où nous pouvons sentir une certaine culpabilité au sein de votre message, celle-ci a pourtant empêché le pire.
Vous dites en avoir parlé à votre belle-mère ainsi qu'à votre mari. Quelles ont été leurs réactions ? Que vous ont-ils conseillé ?
De votre côté, en avez-vous déjà discuté avec un thérapeute ? Dans ce type de cas, nous préconisons une ou plusieurs rencontres avec un professionnel afin « d'évacuer » ce souvenir dans un premier temps, puis, d'éloigner les angoisses liées à la culpabilité éventuelle, à la vision de la scène et aux doutes que vous ressentez.
Concernant votre fils, aujourd'hui âgé de 28 ans, vous semble-t-il être un jeune homme en souffrance ? A-t-il des amis, une petite amie ou encore un travail ?
Si ce jeune homme a toujours été recroquevillé sur lui-même, avec une vie sociale dite « pauvre », et ne semble pas être épanoui dans sa vie d'homme, peut-être peut-on penser que la scène dont avez été témoin joue un rôle dans son inconscient. Ainsi, il pourrait être alors nécessaire d'avoir une discussion avec lui sur ce sujet mais si votre fils est un jeune homme bien dans sa peau, à priori, il n y aurait pas d'utilité à remuer un souvenir dont il n'a peut-être aucune réminiscence.
Cependant, il nous manque des éléments qui orienteraient encore les réflexions vers une autre direction.
Reste ensuite à savoir si votre enfant a eu d'autres problèmes avec cet adolescent. Nous ne pouvons, hélas, répondre à cette question.
A 16 ans, il est très difficide d'évoquer le terme « pédophilie » ou « violeur d'enfants ». Effectivement, un adolescent peut avoir posé un geste sexuellement abusif une seule et unique fois et ne plus recommencer ensuite. De même qu'il existe des jeunes dont le geste sera le début d'une série d'actes sexuels délictuels ou criminels. Difficile ainsi de cataloguer les profils. Toutefois, notons qu'une différence d'âge de plus de 5 ans entre la victime et l'auteur, démontre qu'il est urgent d'intervenir auprès de l'agresseur.
Qu'est devenu ce jeune garçon de 16 ans qui travaille toujours chez votre belle-mère ?
Très cordialement.
Sylvia Bréger.